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La Culture EN Générale avec La Boutique de Rémi

La Lointaine Bretagne Partie 1

La Lointaine Bretagne Partie 1

Pour les Français de Paris, la Bretagne était alors un "bout du monde".

Les Bretons étaient arrivés en Armorique dès le Ve siècle, chassés d'Angleterre par les invasions. A l'époque de Grégoire de Tours, la province était déjà appelée Britannia. Les immigrants auraient d'abord peuplé les côtes du Nord et de l'Ouest, laissant la région de Vannes aux Celtes autochtones. Au Centre et à l'Est du pays, les Armoricains ne furent que peu touchés par l'installation des Bretons. Ils restèrent longtemps des Celtes romanisés. Dès l'époque mérovingienne, une Bretagne bretonne s'opposait ainsi, ou du moins se distinguait, d'une Bretagne celte-romaine.

Le christianisme s'était d'abord développé grâce aux monastères et aux saints missionnaires comme Malo, Pol-Aurélien, Brieuc, Samson de Dol, Tugdual de Tréguier et tant d'autres.

Trois diocèses dominaient la vie religieuse: ceux de Vannes, Nantes et Rennes. Rennais et Nantais étaient naturellement attirés par les pays mérovingiens, pour des raisons à la fois commerciales et religieuses. L'Est de l'Armorie avait été assez facilement conquis par Clovis. L'évêque de Rennes, Melaine, était un gallo-romain. Il se rendait aux conciles nationaux. Et de même pour des évêques de Nantes, ville dont les marchands vendaient déjà du vin et du sel à l'Angleterre.

Au contact de la France mérovingienne, la christianisation se poursuivait en Bretagne. Cependant, vers l'Ouest, les Bretons fédérés regroupaient leurs communautés en une sorte d'association, la Domonée, elle-même entourée de petites principautés, le Broerec par exemple, ou encore le Poher et la Cornouaille. La base de l'organisation sociale des Bretons était la paroisse ou "flou". Le fondateur de la paroisse était un moine ou un chef de clan. Il lui donnait son nom.

Les Bretons avaient des monastères, des abbés et des évêques, qui n'étaient pas sans relations avec ceux de la Bretagne celto-romaine. Les chefs Bretons entretenaient, selon Grégoire de Tours, de nombreux rapports avec les princes mérovingiens.

Le plus actif de ces chefs s'appelait Waroc. Il s'était installé dans le Morbihan, possédait une flotte, exploitait des mines. Il s'attaquait bientôt aux villes de Rennes, Nantes et Vannes, défendues par les Francs.

On comprend pourquoi les évêques de ces villes tenaient à garder des relations étroites avec les Mérovingiens: ils craignaient constamment le pillage. A cette époque, les Francs tenaient garnison le long d'une marche guerrière continue qui correspondait à peu près aux départements de l'Ile-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de la Sarthe.

Cette marche devait s'organiser fortement sous les Carolingiens, après que Pépin le Bref eut fait la conquête du comté de Vannes, en 753. Des Francs devinrent alors comtes ou, comme le "preux" Roland, "préfets des confins de Bretagne". Le "préfet" s'appuyait sur les "comtes" de Vannes, Nantes et Rennes. Des interventions constantes à cette époque montrent que les Carolingiens n'étaient nullement les maîtres de la Bretagne, s'ils en dominaient les confins.

Le Paysage Breton

Le Paysage Breton

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