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Les Cousins de Normandie

Guillaume 1er de Normandie dit Guillaume "Longue épée"

Guillaume 1er de Normandie dit Guillaume "Longue épée"

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Guillaume le roux, roi d'Angleterre de 1087 à 1100
Guillaume le roux, roi d'Angleterre de 1087 à 1100

Le duc de Normandie était l'un des plus puissants vassaux du roi de France, et aussi l'un des plus dangereux. Pour fixer les Vikings, qui pillaient le fleuve loin vers l'amont, Charles le Simple avait en 911 installé les "hommes du Nord" sur la basse Seine.

Leurs chefs étaient devenus des seigneurs bien dotés en terres. Le premier duc, Rollon, avait favorisé le commerce. Devenus chrétiens et bons chrétiens, ces anciens pilleurs d'églises bâtissaient des monastères et des abbayes. En 1034, on vit même un duc de Normandie, Robert, partir en pèlerinage, jusqu'en Terre Sainte...

Avant ce grand départ, il avait désigné comme successeur au trône ducal son fils bâtard Guillaume, né d'une union passagère avec la gentille Arlette, habitante de Falaise. Les fils légitimes du duc, Richard Ier, Richard II et Richard III, se trouvaient ainsi dépossédés. Bientôt Robert mourait en Orient. En Normandie, c'était la guerre.

La guerre et l'anarchie: les petits seigneurs normands retrouvaient d'un coup les instincts des Vikings. Ils devenaient indépendants, refusaient en bloc les Richards, Guillaume et le christianisme. Enfin, las des querelles et des coups de main, ils finissaient par répondre à l'appel de l'héritier de Richard II, Guy de Brion, qui revendiquaient le duché.

Guillaume, qui n'avait plus d'amis ni de soutiens, faisait appel, en désespoir de cause, au roi de France son suzerain. Henri Ier levait une armée, qui mit en fuite les Vikings de Brion. Le duc Guillaume, ayant rétabli la paix, grâce à son suzerain royal, fortifia bientôt ses possessions, fit de Caen sa capitale, y fonda deux abbayes. Il épousa la fille du comte de Flandre et devint plus riche que le roi de France. Henri Ier était intervenu pour rien.

Bientôt le duché reçut une administration, il eut des impôts réguliers, un budget, comme un véritable État. Les "vicomtes" représentaient le duc dans les différentes régions du duché. Ils rendaient des comptes au palais ducal, où ils faisaient de fréquents séjours.

Le duc nommait lui-même les évêques, comme les vicomtes; l'Église lui était donc dévouée. Il installait dans de nouveaux fiefs appelés "fiefs de haubert" les cadets des familles nobles qui lui avaient rendu service. En échange de l'attribution d'une petite terre, ceux-ci devaient s'équiper à leurs frais pour accomplir un service de quarante jours par an dans l'armée ducale.

Le duc prenait soin de rappeler à ses grands vassaux qu'ils lui étaient eux-mêmes redevables du service d'ost. Il disposait ainsi d'une force armée efficace, et n'avait plus désormais besoin des secours du Roi de France.

La mise en ordre politique s'accompagnait d'un vif essor du commerce. La démographie normande était alors en pleine expansion. Des relations maritimes s'étaient établies avec les pays de la mer du nord, l'Espagne et même la Méditerranée. Les villes gagnaient en surface et en population.

L'organisation originale et la prospérité du duché ne pouvaient manquer d'engager le duc à une politique d'expansion. Il se heurtait, à ses frontières, à la rivalité des comtes d'Anjou, qui dominaient le Maine et dressaient leurs places fortes aux limites de la Normandie. (Alençon, Bellême, Domfront).

Avec ses seuls forces, le duc Guillaume s'empara bientôt de ces places et reçut en 1058 l'hommage du Maine qu'il acquit définitivement à la mort du comte quelques années plus tard.

Il n'eut pas, dans l'immédiat, le même bonheur avec les Bretons: une expédition menée en 1064 contre la Bretagne, qui avait pour but de constituer vers l'Ouest, entre Bretagne et Normandie, une marche militaire solide, s'enlisa dans les sables, du côté du Mont-saint-michel; mais Guillaume devait trouver une magistrale compensation dans la conquête de l'Angleterre.

Le puissant vassal du roi de France allait ainsi devenir son rival. Duc de Normandie et roi d'Angleterre, Guillaume serait bientôt, par la force des choses, d'abord roi d'Angleterre, puis duc de Normandie.

Il est vrai que le jeune roi de France, craignant l'expansion d'un voisin si entreprenant, avait multiplié les intrigues pour détacher la Normandie du royaume d'Angleterre. On vit ainsi le roi Philippe Ier soutenir contre Guillaume, son propre fils, Robert. Les seigneurs normands avaient souvent acquis, par la conquête, de riches domaines au-delà de la Manche.

Ceux qui étaient restés en Normandie n'avaient pas eu leur part. Ils étaient aigris, agités, indisciplinés. A la mort de Guillaume, ses possessions furent partagées entre ses fils: l'aîné, Robert Courteheuse, reçut le duché. Le cadet, Guillaume le Roux, le royaume. Un troisième fils, Henri, était écarté de l'héritage. Il recevait une compensation pécuniaire.

Bien entendu Robert revendiquait bientôt le royaume. Il en chassait Guillaume le Roux. La noblesse anglaise profitait des divisions et des intrigues pour reprendre son indépendance. L'anarchie se développait outre-Manche, pendant que la Normandie également désunie tombait sous les assauts du duc d'Anjou.

Pour l'heure, tout danger disparaissait à l'Ouest, où le roi de France n'avait plus de rival.

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